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Interview Lava 1&2

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A l'occasion de l'exposition intitulée 70′s NYC, City renegade au Salon à Paris, le pionnier du graffiti new-yorkais, Lava1&2, ancien membre du gang des Black Spades s'est entretenu avec le magazine Down With This pour leur 20ème anniversaire.

« J'ai commencé avec le graffiti en étant membre d'un gang de New York. Au début, nous étions une organisation dans la société. Nous étions éparpillés en plusieurs gangs pour la simple raison qu'on était très nombreux. En 1973, nous étions plus de 7 000 membres. Avec 400 gangs à travers les rues de New York City. J'ai commencé donc en taguant mon nom et mon territoire. En posant Black Spades et le nom qui va avec. Les gens savaient qui l'avait fait, vous voyez ce que je veux dire. Et puis un jour mon petit frère Kool Breeze a dit que nous devions le faire sérieusement car il était aussi membre des Black Spades. Il tapait déjà des trains. Il m'a proposé de venir avec lui pour rencontrer des writers. Je les ai donc rencontrés, il y en avait plein et j'ai commencé à taguer avec eux à travers tout New York. Mon premier mentor était Stay High 149. Je voulais être comme lui et faire tout ce qu'il faisait ou être comme Taki 183 et Joe 182. Tous ces mecs étaient déjà super connus avant moi. Quand j'ai commencé à écrire dans la rue, je portais cela à un autre niveau, j'ai tout tué ! Tout cela a commencé dans les débuts des années 1970. En 1972, j'étais déjà dans toute la ville. »

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« J'ai d'abord utilisé mon nom dans le gang, Straightman, mais c'était tellement long à écrire sur les panneaux des trains que j'ai dû abréger le nom en SM1. Quand les gens voyaient le 1, ils savaient que cela venait de moi. Un jour mon frère et moi revenions de taguer vers 4 heures du matin, je voulais me débarrasser des bombes avant que ma mère les découvre. Mais elle acceptait en quelque sorte et pensait qu'elle ne pourrait pas nous empêcher de faire ce qu'on voulait. Elle nous disait : Je m'en fous de ce que vous faites tant que vous êtes en sécurité et que vous ne vous faites pas prendre. Elle soutenait à sa façon ce que nous faisions. J'avais plein d'encre sur moi, mon frère m'a dit alors d'aller au magasin trouver du savon de la marque Lava avec des petits grains dedans, les travailleurs l'utilisent car il retire tout. Je suis revenu avec cette barre de savon, je me suis assis à coté de mon frère et je lui ai dit :   ce truc a 4 lettres dans son nom, c'est super court et je le sens bien parce que le lettrage de la barre est en 3D avec un fond derrière. Il m'a regardé et je lui ai dit : je vais rouler avec ce nom avant que quelqu'un me le prenne ! J'ai marché avec ce nom, personne d'autre ne l'avait pris. Pendant un moment, j'ai taggé Lava 1 puis j'ai rajouté le 2 pour protéger le nom. A mon époque, beaucoup de writers prenait des noms en rajoutant un 2 comme Pinky 1&2 ou Little Rock 1&2. Pas mal de mecs commençaient à faire ce que je faisais, c'était une manière de bloquer ton nom avant qu'un autre l'utilise. Quelques années après, je m'en tapais que quelqu'un rajoute 3 ou 4, tout le monde savait qui était l'original. »

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« Il y avait plein de groupes de frères avec qui je taggais comme Bonanza, King Kool, Sex 143 mais aussi AJ 161 qui utilisait Adam 12, Staff 161, Dynamite 161. Il y avait beaucoup de frères engagés. B0x 707 est un frère qui a été tué par un train. Tout le monde a sauté dans le train en bloquant les portes. Il a glissé et le train la broyé méchamment. J'ai beaucoup de potes writers qui ont été tués par des trains. On a fait ce qu'il fallait, ce n'était pas pour le style, c'était juste pour faire tourner nos noms partout. Un peu plus tard, au milieu des années 70, le artwork est devenu meilleur, les gens progressaient. Fin 70, début 80, de grands noms sont arrivés, comme Cope, T-Kid et pleins d'autres. Ils rabaissaient notre travail avec leur style et on se demandait comment des mecs pouvaient prendre autant de temps pour faire des pièces pareilles sur tout un train. J'ai arrêté le graffiti en 1975 parce que ma première femme a eu mon premier enfant. Il était temps pour moi de ramener de l'argent et de la bouffe sur la table. »

L'interview est à lire dans son intégralité ici.

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NYC Subway Classics: Roto NCB Part.2

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Roto NCB est un writer qui a connu la fin des années 70 et l'explosion du phénomène graffiti à New York. Il présente ses archives sur sa page Facebook. Pour tous les amateurs de old school new-yorkaise, voici le 2ème volet de la sélection de photos de Roto.

On y trouve des pièces de Blade, Turk, Tee, Noc77 entre autres.

Le 1er volet est à consulter ici.

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NYC Subway Classics: Roto NCB

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Roto NCB est un writer qui a connu la fin des années 70 et l'explosion du phénomène graffiti à New York. Il présente désormais certaines de ses archives sur sa page Facebook. Pour tous les amateurs de old school new-yorkaise, attention les yeux !

Quelques photos de Terror, Kit17, Dez, Sonik, Fuzz, Reas, Dean, Blade, Caine1, Ven, Roto, Mark198, Pjay, Cope2, Strike, Swatch, Cavs, Ghost, Pork, Ike entre autres accompagnées de photos d'ambiance :

En complément, deux excellents livres sont consacrés aux origines du graffiti à New York : Early New York Subway Graffiti, disponible ici sur Allcity.fr, ainsi que Classic Hits, en vente ici.

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Classic Hits: Interview Ale one

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Aux États-Unis dans les années 70, les gangs règnent sur les rues de New York. Ale1 commence alors sa carrière de writer en 1972 dans les dépôts du Bronx. Bien inspiré, il ne se sépare jamais de son appareil photo et immortalise les pièces innovantes de AllJive161, Blade, Cay161, Checker170, Clyde, Death, FDT56, Flint707, Iz The Wiz, Jester1, Joe182, Lava, LSD OM, Mico, Pnut2, Roger1, Ski168, Snake1, Taki183, Vamm, Phase2 entre autres.

L'équipe de Lectrics en collaboration avec Dokument s'est entretenue avec l'auteur de Classic Hits: New York's Pioneering Subway Graffiti Writers.

« Les années 70 était une période géniale. Pas de jeux vidéos, ni d'ordinateurs, on vivait de vraies aventures avec mes partenaires. Peindre de nuit comme de jour dans les dépôts et les lay-ups était vraiment addictif. Il y avait tant de gens et d'endroits à découvrir. Je ne m'ennuyais jamais [...] Aujourd'hui avec Google Earth et la vidéosurveillance, New York a perdu de son innocence. Les rues et le métro sont devenus sûrs, mais ça nous a couté notre liberté. Big Brother épie chacun de nos faits et gestes. »

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« J'ai toujours dessiné des personnages et construit des maquettes de voitures. C'était finalement assez naturel de peindre un train, je savais déjà me servir d'une bombe de peinture. Après avoir vu ma première belle pièce tourner sur la ligne 5, j'ai tout de suite compris que c'était tout ce que je voulais faire. »

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« Fin 1976, les bases du style étaient déjà posées. De nombreux writers comme moi, dessinaient des personnages et expérimentaient différentes combinaisons de couleurs. Plein de gens pensent que les belles pièces colorées sont apparues dans les années 80, mais des versions moins techniques existaient déjà dans les années 70. »

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« J'ai toujours pensé que trop de livres concernant le graffiti à New York étaient écrits par des photographes et pas par les writers eux-mêmes. »

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L'interview d'Ale One est à lire en intégralité et en version originale ici.

Un aperçu du livre Classic Hits :

Classic Hits, New York's Pioneering Subway Graffiti Writers est disponible ici sur Allcity.fr.